Tête de Mule se fait mousser au Salon de l’agriculture

La brasserie Deux-Sévrienne a reçu deux médailles au concours général agricole pour ses bières artisanales. Son dirigeant, Sébastien Courtin ne compte pas se reposer sur ses lauriers, mais bien investir et sortir une nouvelle recette.

Le Salon international de l’agriculture a fermé ses portes à Paris et les bières Tête de Mule en repartent avec deux distinctions. La triple (la nouveauté de cette année) reçoit la médaille d’or et la blonde est couronnée d’argent, une belle récompense pour la Brasserie du Marais. « C’est une reconnaissance de la qualité de notre travail », note Nicolas Lebreton, brasseur.

L’aventure Tête de Mule commence en 2014 pour son concepteur, Sébastien Courtin. Ancien commercial de la biscuiterie Les P’tits Amoureux, il brassait sa propre bière depuis une quinzaine d’années. Alors, quand le Parc du Marais poitevin lance un appel à projets pour monter une brasserie dans l’ancienne laiterie de Coulon, il s’empare de cette chance pour réaliser l’idée qui lui trottait dans la tête. Après avoir obtenu un diplôme universitaire d’opérateur de brasserie à l’université de La Rochelle, il réunit des fonds, des associés et présente son projet. Ce sera lui. Les nouveaux brassins prennent place et une première bière blonde est produite trois mois plus tard, juste avant l’été.

Une bière artisanale et locale

« La brasserie a signé une charte de qualité avec le Parc. Nous nous sommes engagés à utiliser des céréales provenant de la région dans la production », rappelle l’ancien brasseur des Bières de Ré venu renforcer la Brasserie du Marais. L’orge utilisée est ainsi cultivée sur le Marais. Autre provenance locale, les levures (sur-mesure) sont élaborées dans les laboratoires de l’université de La Rochelle (qui dispose de ses propres installations et produit la Science Infuse). « Les recettes des bières ont également été élaborées avec leur collaboration. » Car tout l’art d’un bon brasseur réside dans l’association et le dosage de chaque ingrédient. « C’est un processus complexe. Il s’agit d’allier un malt (l’orge plus ou moins torréfié qui donne la couleur), un houblon qui va donner plus ou moins d’amertume et d’arôme et une levure pour le côté rond, sucré ou sec. » En faisant varier tous ces paramètres et après cinq semaines de fabrication, cinq bières sont ainsi obtenues : une blonde, une blanche, une ambrée, une triple et celle de Noël. « Nous devrions sortir une nouvelle recette pour cet été, une IPA (India Pale Ale). » Un style de bière assez en vogue en ce moment. « Nous travaillons également sur une bière aromatisée. Nous ne voulons pas tomber dans les classiques, mais apporter une note différente, en proposant par exemple une bière au thé. Il est ainsi envisagé de réaliser une gamme bio. » Une limonade bio artisanale est d’ailleurs déjà proposée. « C’est aussi un clin d’œil, les brasseurs étaient souvent également des limonadiers, réutilisant la levure de bière. » Ainsi, chaque année, 300 000 bouteilles de Tête de Mule sont produites. Pour augmenter et moderniser sa production, la Brasserie du Marais investit dans du nouveau matériel.

Etendre son réseau

Aujourd’hui, les bières sont bien sûr vendues à Coulon (la brasserie ouvre également ses portes pour des visites en été), se retrouvent sur certains événement régionaux, mais aussi chez des restaurateurs, cavistes, magasins de produits régionaux et un peu en grande distribution, essentiellement sur le Poitou et les Charentes. Le Salon de l’agriculture est ainsi une belle vitrine. « C’est la première fois que nous participions. Etant une petite structure, nous ne pouvions pas nous permettre de prendre un stand. La proposition de nous intégrer à celui de la marque Poitou était donc la bienvenue. Cela nous a permis de nous faire connaître, de gagner en visibilité, en notoriété et de d’avoir aussi des contacts professionnels avec de grossistes, des cavistes pour distribuer notre bière. C’est très positif. »

M. W.

Plus sur : www.brasseriedumarais.fr.