Le numérique a profondément révolutionné le tourisme. « Il y a 15 ans, le tourisme était essentiellement constitué de TPE artisanales, familiales et de proximité. Aujourd’hui, le paysage économique a complètement changé », souligne Brice Duthion, maître de conférences au Cnam. D’un réseau de proximité, les petites entreprises doivent faire face à des sites d’envergure mondiale. Les nouvelles technologies ont fait accélérer le processus.
L’e-commerce a représenté 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014, sur plus de 140 000 sites internet. Il faut bien noter que 2/3 des acheteurs (62 %) vont en ligne pour acheter un voyage. L’apparition du mobile a été une seconde révolution et avec lui le développement du m-commerce. Plus de cinq millions de Français cherchent de l’information et consomment via leur smartphone.
Adapter son entreprise
« Ces nouveaux modes de consommation ont profondément révolutionné la production des entreprises, le tourisme est un des secteurs les plus impactés. » Voyages-sncf.com est le site le plus visité, suivent Booking, TripAdvisor ou encore Blablacar. « Les touristes sont sur-informés et ont ainsi à leur disposition des outils de comparaison pour une évaluation permanente. L’organisation et les métiers des entreprises du tourisme évoluent en conséquence. » De nouveaux postes apparaissent pour gérer sa notoriété sur les médias sociaux, faire de la distribution via le numérique ou rechercher une nouvelle clientèle. « L’objectif est d’être référencé sur un marché, le numérique n’est pas la finalité, mais le moyen d’accélérer la relation. Aujourd’hui 80 % des réservations se font par internet. Si l’entreprise ne possède pas de site internet, elle se coupe d’un potentiel indéniable. Il est parfois dur pour de petits entrepreneurs de rentrer dans un réseau de distribution. Il faut alors développer une marque spécifique pour être identifié. Plusieurs entreprises peuvent ainsi s’associer, le numérique le permet. » S’inclure dans un réseau comprenant l’hébergement, le transport, la restauration, la culture, les loisirs puis mettre en place un programme de fidélisation, peut accélérer le processus d’identification, de différenciation.
Le numérique peut également servir à valoriser une destination touristique par la réalité augmentée ou encore la reconstitution historique. « En fournissant une information supplémentaire sur le patrimoine, la culture du lieu, il est mis en valeur différemment. »