L’aéroport d’Angoulême-Cognac va décoller avec l’ouverture d’une école de pilotes de lignes, en avril 2019. Avec un objectif à terme former deux cents cadets simultanément sur le site.
« Notre but, c’est la pérennité de l’aéroport », résume le directeur de l’aéroport d’Angoulême-Cognac. En choisissant l’aéroport charentais, pour y implanter son école de pilotes de ligne, Airbus Flight Academy, anciennement CATS, conforte son implantation à Angoulême et fait un beau cadeau au SMAC qui gère l’aéroport de Champniers-Cognac et qui avait par le passé favoriser l’implantation de la société filiale à 100 % d’Airbus Defence and Space (ADS).
Si hier, CATS c’était la maintenance des avions militaires dans les 4 000 m2 du bâtiment inauguré en décembre 2017 et quelques 35 salariés sur le site de Champniers, à l’aube de 2025, « nous tablons sur 150 salariés avec 100 emplois directs et des emplois indirects et 200 cadets formés simultanément », expose Jean Longobardi, président d’Airbus Flight Academy.
« Ma volonté était de diversifier les activités de CATS afin de la rendre moins dépendante », explique le dirigeant qui, devant le besoin considérable en matière de formation de pilotes, tant militaires que civils, identifié par les plus grands acteurs de l’aéronautique, a pensé à étendre les activités de la société à la formation. « Les capacités des écoles de pilotage existantes dans le monde ne sont pas suffisantes pour absorber les besoins ; pour la seule Europe il faudra former 95 000 pilotes à l’horizon 2034, soit plus de 6 000 pilotes par an », détaille le président. CATS va intégrer le programme de formation lancé par Airbus en coopération avec l’ENAC (école nationale de l’aviation civile). Une école de l’excellence « à l’échelle des grandes écoles mondiales » qui sera dupliquée dans le monde entier avec un projet d’ouvrir vingt écoles du genre ; une première ayant déjà ouvert ses portes au Mexique. « Angoulême sera la deuxième école du réseau à ouvrir ses portes. »
Des investissements sur place
L’école ouvrira ses portes dès le mois d’avril prochain avec une promotion de douze cadets. Un démarrage modeste appelé à croître rapidement avec un objectif de 200 élèves pilotes, civils ou militaires, une cinquantaine d’instructeurs, 60 techniciens et personnels de soutien, 20 avions basés. Soit un total de 300 personnes sur le site qui devra accueillir les infrastructures en adéquation.
« Nous allons démarrer l’école dans une aile du hangar, mais après un campus sera construit de l’autre côté de la route, un bâtiment de plus de 2 500 m2 qui intègrera les salles de cours, les simulateurs, les bureaux des instructeurs, un nouveau hangar pour les activités de maintenance et la mise à l’abri des avions et une cinquantaine de studettes avec de la restauration. » C’est un investissement de 10 à 15 M€ pour la filiale. Le campus pourrait attirer, s’ouvrir à d’autres entités et pourquoi pas rêver d’un pôle aéronautique à Angoulême comme l’imagine Jean Longobardi.
En attendant Didier Villat le président du SMAC se réjouit et pense aux retombées sur la plateforme qui passera de 20 000 mouvements à 60 000 à terme. « Et c’est valorisant de voir qu’Airbus remet un pied en Nouvelle-Aquitaine et à Angoulême, c’est une fierté, une reconnaissance. »
Laurence Gauchon
Pourquoi Angoulême ?
La plateforme n’est pas encombrée par une activité contraignante et il n’y a pas de ligne commerciale. L’espace aérien n’est pas congestionné et l’aérodrome n’est pas isolé avec plusieurs aéroports régionaux qui permettent d’offrir une grande diversité pour l’apprentissage. Même les conditions météorologiques sont réunies, des périodes de beau temps, mais pas que. Enfin la surface au sol sur le site permet l’implantation des infrastructures. « Et la qualité de l’accueil des personnels de l’aéroport et du SMAC comme la région accueillante a aussi pesé dans le choix d’Angoulême », complète le président.