Une friperie éphémère, le lavage de votre voiture, emmener les enfants à l’école, un café solidaire, vous aidez à faire vos courses … voilà le type d’activités qui étaient proposées par plusieurs chômeurs de longue durée. Issus des quartiers de la Blaiserie, de Cap-Sud et des Trois Cités, jeudi 7 novembre, ils se sont mobilisés pour une grève du chômage. « C’est une journée symbolique, explique Dalida Khachan, coordinatrice du projet Territoire zéro chômeur de longue durée sur Grand Poitiers. C’est l’occasion de montrer que les personnes privées d’emploi ont des compétences. »
Identifiables grâce à leur chasuble bleue, ils sont ravis d’échanger avec les habitants. Youssouf, l’aspirateur à la main, nettoie l’intérieure d’une voiture. Arrivé en France avec une maîtrise des sciences de l’éducation, il suit une formation dans le nettoyage et réalise depuis plusieurs missions au gré des besoins. « Je suis prêt, je suis partant pour travailler plus. Si le projet Territoire zéro chômeur de longue durée permet cela, je suis volontaire. »
Tous mobilisés
Cette journée, c’est aussi l’occasion de mettre un coup de projecteur sur ce projet en allant à la rencontre de la population, d’autres chômeurs et de sensibiliser les personnes.
L’expérimentation TZCLD (lire Info-éco n°28) envisage le privation durable d’emploi sous un autre angle. Le coût de cette privation est réaffectée à la création d’activités n’entrant pas en concurrence avec des entreprises existantes, mais générant des emplois utiles et pérennes pour le territoire au travers d’entreprises à but d’emploi. « Le dossier est en cours de constitution, souligne Dalida Khachan. L’ensemble du territoire est volontaire avec des quartiers de la ville, mais aussi du péri-urbain (Jaunay-Marigny, Migné-Auxances), comme du rural (Saint-Sauvant). Dès que la loi sera votée, Grand Poitiers sera candidate. En tout cas, nous voulons montrer notre mobilisation. »
Aux cotés des chômeurs, plusieurs bénévoles sont aussi présents. « Je suis à la retraite, mais j’ai connu le chômage. Je sais comme c’est dur, explique Gilles. Dans 10 territoires, cette expérimentation fonctionne déjà, des emplois ont été créés. Si tout le monde s’investit, ça va marcher. Avec cette formule, c’est le chômeur qui arrive avec ses compétences et qui propose ses services. Il n’y a pas à le faire rentrer dans une case. Aujourd’hui, si l’on veut réduire encore le chômage, il faut penser et agir autrement, d’où ce projet. C’est pourquoi je le soutiens. » Aïcha qui distribue le café va dans le même sens. « Je ne vois que des personnes positives alors j’ai envie de les encourager. Je n’ai qu’un peu de mon temps à proposer, mais si tout le monde bouge, il y aura forcément des résultats positifs. Chacun apporte ses idées et ensemble, elles prennent corps à travers des projets réalisables. C’est pour cela que je m’investis. » Tous attendant ainsi impatiemment le vote de la 2e loi …
M. W.