L’université de La Rochelle a un an pour trouver ou économiser un million d’euros. En 2018, elle ne pourra plus payer ses charges de personnels et l’entretien de ses bâtiments.
Du moins, si elle ne trouve pas une solution pour économiser ou faire entrer un million d’euros dans son budget. Celui de 2017 est déjà bouclé car le ministère de l’Éducation nationale a octroyé 100 M€ supplémentaires aux universités autonomes. La Rochelle a reçu 808 602 € la semaine dernière. Sans cette somme qui couvrira peut-être aussi le budget de l’année 2019, l’université aurait été obligée de puiser dans son fonds de roulement (5 M€).
Charges de personnels
Mais la nécessité de trouver de l’argent est toujours impérieuse. En 2017, les charges de personnels représenteront 82 % (67 M€) du budget de 82 M€. Du fait de l’évolution des carrières, la masse salariale enfle chaque année de « 850 000 à un millions d’euros, lâche le président de La Rochelle, Jean-Marc Ogier. Lorsque l’autonomie des université a commencé, en 2009, l’État a fait une photo instantanée des effectifs pour calculer la masse salariale et définir notre budget. Mais il n’a pas intégré l’évolution des carrières ».
Et à cela s’ajoute l’entretien des 89 000 m2 de bâtiments. En 2016 déjà, Gérard Blanchard, son prédécesseur, a renoncé à recruter alors que le nombre d’étudiants ne cesse de croître (8 286 cette année), ce qui pose problème. « Nos étudiants ne paient quasiment pas de frais d’inscription, 183 € en licence, rappelle Jean-Marc Ogier. Ce n’est rien par rapport à la prestation qu’on lui offre, qui coûte entre 10 et 11 000 €. Cette année j’ai demandé aux services de dresser la liste des charges incompressibles pour mesurer notre capacité à embaucher. C’est là qu’on s’est aperçu qu’on est dans le rouge. C’était il y a trois semaines. »
Étudiants « pro actifs »
Le président a déjà des pistes d’économies. Les cursus qui n’insèrent pas assez professionnellement disparaîtront. Des cours magistraux pourraient être mutualisés et l’approche de l’enseignement revue. Jean-Marc Ogier propose ainsi de rendre l’étudiant « plus pro actif de sa formation » en utilisant les outils numériques. « Faisons que quand l’étudiant et le professeur se retrouvent, ils travaillent sur des cas d’usage. » Cela réduirait le nombre d’heures de 1 500 à 1 200 pour une licence. Mais le syndicat enseignant SNESUP-FSU y voit une altération du service public qu’est l’enseignement.
O. G.