La transition écologique, c’est aussi la diversification du mix énergétique et son évolution vers des énergies vertes. Dans ce cadre, l’Ademe a rendu une étude de faisabilité d’un gaz d’origine 100 % renouvelable en 2050 en France.
Elle a été déclinée par la direction Energie-Climat du conseil régional et son comité de pilotage à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine avec plusieurs projections.
La première observation est que même si la consommation d’énergie va baisser, celle liée au gaz sera stable. Les usages pour le chauffage, l’eau chaude vont diminuer, mais ceux liés à la mobilité et aux transports vont se développer. Dans les ressources à mobiliser pour produire ce gaz vert, 30 % proviendra, à l’horizon 2050, de la dégradation des résidus agricoles (qui mobiliseront 90 % des effluents d’élevage et 50 % des pailles). L’étude n’envisage pas de cultures énergétiques dédiées, ainsi il n’y aurait pas de concurrence avec l’alimentation humaine ou animale. Dans les scénarios, la ressource bois pourrait être mobilisée après 2030, surtout les déchets du bois liés à sa transformation. L’émergence du gaz vert pose la question sur l’adaptabilité des réseaux gaziers pour le distribuer jusqu’au client final et de leur coût. Si la couverture est déjà correcte, le besoin de construction serait d’ici 2050 de 5 900 km en plus, soit 22 % du linéaire régional. Les solutions techniques (extensions, maillages de réseaux et installations de rebours) ne devraient pas représenter plus de 5 % du coût final. L’enjeu est plus sur la production du gaz vert en lui-même et d’atteindre ainsi 30 % en 2030 et 100 % en 2050. Pour l’étude, le rythme de développement est réalisable avec un objectif de 45 unités de méthanisation mises en service par an. Cela porterait les chiffres à 280 unités en 2030 et 830 pour 2050 sur tout le territoire néo-aquitain. Ainsi en relocalisant la production de gaz, cela pourrait engendrer la création de 1 200 emplois régionaux à l’horizon 2030 et entre 5 000 et 6000 pour 2050.
Un potentiel régional à exploiter
« Nous sommes la première région agricole d’Europe, rappelle Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine. Nous avons ainsi un fort potentiel de méthanisation par rapport à notre agriculture.
Retrouvez la suite de l’article dans le n°5 du 30 janvier 2020.