Fin 2017, six entrepreneurs ont décidé de s’associer pour créer Vertsun. Si au départ, il s’agissait de vendre des solutions pour panneaux photovoltaïques, aujourd’hui, avec leur premier brevet, ils espèrent révolutionner leur installation.
Derrière Vertsun, il y a six associés : Grégory Roche, Allain Proteau, Maxime Simonin, Bertrand La Souchère et David Dornbusch. Parmi eux, se trouvent des anciens cadres de JIT Solaire / VMH (entreprises spécialisées dans la conception et la pose d’installations photovoltaïques), ainsi que des personnes issues des cleantech et des énergies renouvelables. En unissant leurs expériences et leurs réseaux, ils ont créé une start-up pas comme les autres. « Nous sommes une petite équipe, mais qui couvre un large spectre de compétences, souligne Bertrand La Souchère. Nous avons tous des expériences différentes, mais ensemble, c’est ce qui fait notre force. » Pour leur démarrage, ils cherchaient des locaux et un peu par hasard poussent la porte du Centre d’entreprises et d’innovation. « C’est la meilleure chose que nous ayons faite ! Créer, c’est compliqué, avec cet accompagnement tout est facilité. Ils ont été notamment d’un grand secours quand il a fallu constituer des demandes de subventions. Cela permet de simplifier les relations avec les collectivités. Si nous n’avions pas eu ce soutien, nous n’en serions pas là, peut-être même que nous aurions disparu. Ici, on ne se sent pas seul et c’est un apport très important. »
De l’avenir du hangar …
Leur premier produit est un hangar agricole photovoltaïque clé-en-main. Et pour se démarquer, sa particularité est d’avoir un toit à très faible pente. « C’est la nouvelle génération du hangar, indique David Dornbusch. Cette solution permet de réduire les coûts et de simplifier son implantation. Il est plus facile de l’intégrer au paysage. » Désormais, il s’agit de démarcher les agriculteurs. Vertsun a également signé avec un fonds d’investissement, Smart Energies, pour construire en leur nom 50 hangars par an. Ils ont déjà procédé à des installations à Lusignan et à Vouillé. « C’est un marché fragile, qui dépend beaucoup du prix de rachat de l’électricité et d’un environnement légal en constante évolution. Aujourd’hui, le secteur repart et il y a un vrai potentiel, mais il faut rester prudent. »
… Aux kits innovants
C’est là que les six associés ont décidé de développer un deuxième produit, une deuxième jambe pour plus de stabilité. Après un an de recherche, Vertsun propose un kit de 10 panneaux ainsi accompagnés d’onduleurs, pour les particuliers désireux de passer en auto-consommation. « Nous venons combler une demande sociétale. C’est une niche, mais des particuliers souhaitent produire et consommer directement l’électricité ainsi générée. Nous espérons vendre 50 kits par an. » L’installation est, dans 8 cas sur 10, réalisée par les particuliers eux-mêmes.
« Vis-à-vis de l’installation justement, nous avions une contrainte technique. Le cadre en aluminium qui entoure le panneau doit être relié à la terre. Nous avons cherché à remplacer ce cadre pour qu’il ne soit plus conducteur. » Avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine et l’expertise du bureau d’études Rescoll, ils se sont tournés vers les matériaux composites. Un designer est également intervenu pour optimiser la pièce. « Nous avons là entre les mains une première mondiale : un panneau solaire avec un cadre non conducteur ! », s’enthousiasment les associés. C’est plus de facilitées dans la pose (plus d’obligation d’être relié à la terre), dans le transport aussi car désormais les panneaux s’empilent (ce qui permet de réduire l’emballage). Le brevet a été déposé en début de mois. Les moules sortent d’usine. La certification est en cours. Les pré-ventes sont en cours et Vertsun espère livrer les premières pièces pour le début de l’année 2020.
M. W.