Pour desservir le territoire de Grand Poitiers à toute heure, la régie de transports poitevins Vitalis compte 346 salariés, dont 240 conducteurs, soit 70 % de l’effectif. L’entreprise recrute toute l’année 10 à 30 conducteurs, en fonction des départs en retraite, des déménagements ou de l’ouverture de nouvelles lignes. L’entreprise compte 20 % de femmes. « C’est un métier unisexe. Et même si elles sont moins représentées, les femmes réussissent très bien », note Denis Teullière, directeur des ressources humaines.
Pour être conducteur.trice de bus, il faut avoir 24 ans et détenir le permis D. A cela se rajoute la FIMO (la formation initiale minimum obligatoire), une formation de 4 semaines centrée sur la sécurité de la route comme des voyageurs. Cette qualification est obligatoire pour exercer le métier de conducteur routier de marchandises ou de voyageurs. Pour obtenir ces deux sésames, la personne peut (dès 21 ans) passer un CAP de conducteur routier et transport de voyageurs. « L’avantage, c’est le temps de conduite important. C’est un élément nécessaire pour acquérir de l’expérience et les bons réflexes. Ils ont aussi un module secourisme, ce qui n’est pas négligeable quand un bus transporte 80 à 120 personnes. »
Pour recruter les personnes nécessaires, Vitalis active tous les leviers à sa disposition. Ainsi, des annonces sont publiées sur Pôle Emploi. Soit la personne a directement les qualifications, soit Pôle Emploi peut participer à la montée en compétences du demandeur. Vitalis s’adresse également directement aux organismes de formation (la Poitevine, ECF, Aftral). L’entreprise consulte également Emploi86 (le site de l’emploi du conseil départemental de la Vienne), son propre réseau (l’association AGIR pour le transport public) ou encore participe à des salons (Forum Emploi, rendez-vous organisé par l’Armée …).
De nombreux conducteurs sont également issus d’une reconversion professionnelle. « Plusieurs ont ainsi exercé dans l’industrie et suite à des troubles musculo-squelettiques souhaitent changer de métier. Certains sont issus des transports scolaires ou des transports longues distances. De nombreuses conductrices viennent d’une reconversion. »
Intégrer au mieux
Après la prise de contact, Vitalis organise des épreuves, préalable au recrutement. Il y a ainsi des tests théoriques, basés sur le métier de conducteur (rédaction, compréhension, visualisation d’un plan, mémorisation de consignes, règles de sécurité, lecture d’une brochure …), ainsi qu’une épreuve de conduite avec le formateur de l’entreprise. Il y a ensuite l’entretien de recrutement à proprement parler. « Sur ce temps-là, la personne raconte son parcours. Nous cherchons à déterminer si elle a un bon relationnel, si elle aime le contact avec la population. Pour ce métier, il faut aimer les gens. Quel que soit l’âge ou le diplôme, pour nous le plus important ce sont les compétences et le rapport aux autres. »
Le conducteur est embauché à temps plein pour un CDD d’un an (notamment si c’est une reconversion) ou un CDI. Il suit alors un cursus d’intégration. Il passe une semaine avec le formateur pour voir notamment l’organisation des lignes, de la régie. Puis, pendant une semaine, il va être supervisé par un autre conducteur pour apprendre les différentes lignes. Un conducteur tourne sur toutes les lignes, sur tous les horaires, sachant qu’il y a pratiquement toujours un bus sur le réseau, les lignes étant opérationnelles 22h/24 (voir 24/24h les jeudi, vendredi et samedi) et 364 jours par an (sauf le 1er mai). Le planning étant établi sur six semaines, cela implique de travailler un dimanche sur 6 et deux samedis sur six.
Si l’entreprise souhaiterait recruter plus de femmes, elles ne sont pas forcément présentes aux sessions de recrutement. « Elles viennent tempérer les relations entre les personnes. Cette mixité est vraiment profitable au bon fonctionnement de l’entreprise. Elles ont des qualités à mettre en avant. Elles sont en général plus vigilantes, elles ont une attention plus aigüe aux voyageurs fragiles (enfants, personnes âgées, femmes enceintes …). Elles sont également plus prudentes et cela se vérifie sur le terrain. Elles ont moins d’accidents et respectent plus les règles de sécurité. C’est un atout pour les assurances. »