Mordant, mais pas méchant, Xavier Moinier est le contrepied de la gauche caviar. Enfant du peuple, il agit par conviction et justesse. Animé par la politique, mais avant tout enseignant, il vient d’être décoré des palmes académiques.
Devenir Chevalier des palmes académiques, c’est sûrement l’une des plus belles récompenses pour le petit garçon buissonnier qu’il était.
L’école ce n’était pas son truc, Xavier Moinier, lui, préférait jouer au théâtre et donner la réplique à ses camarades. « J’avais la phobie scolaire, seul être sur scène m’intéressait. » Mais, ses parents ne l’entendaient de cette oreille et l’ont poussé à passer son bac. « J’ai obtenu un bac technologique pour avoir un métier, comme mes parents le souhaitaient. J’ai commencé ma carrière comme homme à tout faire à l’Afpa à Niort, mais au bout de quelques semaines, le personnel m’a invité à prendre ma vie en main. Pour les dirigeants, je n’étais pas à ma place. Je devais reprendre mes études. » Indécis sur le chemin à suivre, l’armée va lui ouvrir l’esprit.
Après un an de gendarmerie, il retrouve les bancs de l’école et décide de compléter sa formation. Il intègre le pôle universitaire du Futuroscope, aujourd’hui, l’Icomtec. « Parfois, nous avions la chance de partager des déjeuners avec René Monory, c’était très enrichissant. » A la fin de ses études, il présente sa thèse sur « Les comportements des supporters sportifs ». Il avait développé ses connaissances et aiguisé son sens de la répartie, Xavier Moinier était prêt pour enseigner. Il intègre tout d’abord l’IUT de gestion de Limoges, puis devient maître de conférence à l’université de La Rochelle. Après quelques publications dans son domaine de prédilection, la faculté des sciences économiques de Poitiers fait appel à ses talents en 2003 et depuis 2012, il est le vice-président de l’université en charge de la communication.
« La politique n’est pas un métier »
En parallèle et avec la même ardeur, Xavier Moinier est animé par la politique comme il l’est par le théâtre : « C’est ma deuxième vie, mais pas mon métier. » Enfant de parents syndicaux militants catholiques, il dit avoir baigné dedans depuis tout petit. A l’adolescence, il se veut la voix de SOS Racisme et en 1990, il rallie les radicaux de gauche. « C’était l’époque Michel Crépeau, c’était mon maître. » Après « la claque » de 2002, Xavier Moinier décide de se rapprocher du parti socialiste et cinq ans plus tard, il devient secrétaire fédéral délégué à la santé. Très engagé pour faire entendre la voix de la ruralité, Xavier Moinier se présente aux cantonales, il sera l’élu de Saint-Julien-l’Ars au conseil général de 2011 à 2015.
Son mandat non renouvelé, il se consacre à sa commune de Sèvres-Anxaumont, devient conseiller municipal et depuis quelques mois, président de l’Union des élus socialistes et républicains. Aujourd’hui, l’homme politique jamais déchu, se prépare pour … les législatives de 2017. Sur son blog, il a écrit un billet « Douze mois pour convaincre » et entend proposer chaque mois « une idée ».
Lydia De Abreu
Le blog de Xavier Moinier.