Un autel et plusieurs sarcophages sont installés à l’intérieur.
Ouvert seulement deux fois par an, ce site exceptionnel se dévoile pour les Journées du patrimoine. A la fois lieu funéraire et de culte, il est l’un des rares vestiges de l’époque mérovingienne.
Fermée au public il y a 16 ans pour cause de détérioration du site, l’hypogée des Dunes se visite deux fois par an, à l’occasion des Journées de l’Archéologie et de celles du patrimoine. Le visiteur devra donc guetter son ouverture sur l’agenda pour pouvoir admirer ce site exceptionnel.
Un site rare
Le site se compose d’un jardin, orné d’if et de cèdres aux pieds desquels ont été disposés plusieurs sarcophages et d’un bâtiment servant à la conservation des vestiges. Le terrain a été acquis par celui qui l’a mis au jour, le père de La Croix, puis légué aux Antiquaires de l’Ouest, qui, eux-mêmes en ont faut don à la ville de Poitiers. Sur le plateau des Dunes, à deux pas du dolmen de la Pierre levée, l’hypogée fait partie d’une nécropole mérovingienne longeant la route de Bourges. Faisant des recherches sur les premiers saints du Poitou, le père de La Croix découvre ce tombeau en 1878. Le terme hypogée désigne une tombe creusée dans le sol. Ce serait celle de Mellebaude, érigée dans les années 700-720. Autour, 313 tombes ont été mises à jour, 150 ont également été repérées lors de la construction d’immeubles à proximité et le site devrait en abriter encore.
Oratoire et tombeau
Quand le visiteur passe la porte de protection, il découvre un site au deux tiers enterré. Plusieurs marches descendent vers un espace de quelques mètres carrées composé d’un autel et rassemblant plusieurs sarcophages. Le site aurait servi au néolithique, puis à l’époque romaine. Quand Mellebaude décide d’ériger sa tombe, il réutilise le lieu et récupère plusieurs pierres et décorations de bâtiments du Moyen-Age. Le terrain accueillait une fois l’an la foire de la Pierre Levée. Le reste du temps, les chèvres venaient paître à deux pas. L’hypogée est à la fois un tombeau où 33 corps ont été retrouvés (six couples et leurs enfants) et un lieu de culte (en témoigne l’autel). Chacun pouvait venir s’y recueillir, toucher les reliques. Il y a d’abord quelques marches dont trois décorées : des serpents, des dauphins et du lierre. La porte comporte plusieurs inscriptions. A cette époque, en écrivant on montrait que le site était précieux. Mellebaude parle de sa foi en Jésus Christ (ce sont les débuts du christianisme). Juste avant l’autel, une marche est ornée de rosaces dans lesquelles ont été incrustées de la verroterie. Les sarcophages ont été installés le long des parois. Le site a fait couler beaucoup d’encre et comporte encore de nombreuses parts d’ombre. Certaines pièces (des dalles et des décors) ont été transférées dans les réserves du musée Sainte-Croix, attendant de retrouver leur site originel. Une réflexion est engagée pour construire à proximité un centre d’interprétation.
M. W.
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